AccueilRechercheProgrammes et productions scientifiquesThèsesThèses soutenuesThèses soutenues - 2024
-
Partager cette page
- Recherche,
- Philosophie,
CAIGNARD Gael
Histoires et événements dans la ? condition globale ?. La philosophie après le temps des ? post- ?
Thèse en Philosophie, soutenue le 8 février 2024.
Les défis philosophiques contemporains prennent place dans une condition chargée d’urgences, de transformations radicales, d’instabilité de sens, de catastrophes présentes et à venir. La nécessité d’exprimer les drames de cette condition et d’élaborer des stratégies de compréhension conduit à s’interroger sur les possibilités de la philosophie à l’époque actuelle. Pour cela, la thèse se glisse dans un paradoxe : déployer, dans l’urgence, une longue durée de la pensée. Gardant ce défi comme arrière-plan ontologique, nous questionnons deux domaines inséparables. D’une part, le statut de l’historicité contemporaine et son lien à l’expression philosophique ; d’autre part, le statut des événements, ce qui ébranle, qui surprend, qui para?t inconcevable, qui transforme la continuité du temps, en apportant des significations et des interprétations dans le monde. Histoires et événements sont les deux p?les à travers lesquels nous approchons le problème d’une urgence du présent qui sollicite des réponses rapides, ainsi que d’une pensée qui se développe en méditant les complexités, et qui, elle-même complexe, exige son temps pour se développer. La réflexion débute en considérant la notion de ? post- ?, afin de saisir les tremblements que subit l’historicité entre les années 1950 et 1990. Les ? post- ? (postmoderne, post-Europe, postcolonial, posthumain, posthistoire) décrivent non seulement la temporalité interstitielle de seuils qui s’auto-définissent en rapport à un passé, mais ils annoncent une historicité pluralisée et productive, se déployant dans une multiplicité d’histoires. En s’interrogeant sur les possibilités de la théorie face à cette pluralité, l’étude des ? post- ? montre des discours qui anticipent une critique de la ? condition globale ?, et qui annoncent déjà la nécessité de trouver d’autres vecteurs philosophiques que ceux de la modernité européenne pour l’étudier. Cette ? condition globale ? est analysée et critiquée dans le deuxième moment de l’enquête. En s’opposant d’une part au ? préjugé métaphysique du globe ?, lié à une connaissance totalisante et désincarnée, et d’autre part en montrant l’utilité d’une pensée des ? frictions ? qui ont lieu entre les flux globaux, les aspirations universelles, les situations locales, particulières, terrestres, planétaires, nous étudions le statut ontologique de l’événement contemporain. Pour ce faire, la thèse applique une démarche descriptive, et s’appuie ensuite sur l’ontologie de l’événement qui émerge de la philosophie de Maurice Merleau-Ponty. Ainsi, on décrit les caractères de l’événement ? global ? : il se manifeste partiellement, il n’est jamais tout à fait localisable, il relève de l’inconcevable et il témoigne d’une condition de fragilité partagée dans laquelle on entrevoit les signes d’une dimension terrestre et planétaire. Cette description conduit, dans un troisième moment, à interroger l’historicité et l’expression philosophique qui émergent face aux événements contemporains,
